- indompté
-
2 ♦ Qu'on ne peut contenir, réprimer. « Ma joie a quelque chose d'indompté, de farouche » (A. Gide).⊗ CONTR. Dompté, soumis. Maîtrisé.Synonymes :- farouche- sauvageContraires :- apprivoisé- docile- dressé- familier⇒INDOMPTÉ, -ÉE, adj.A. — [En parlant d'un animal sauvage] Qui n'a pas été dompté, soumis à l'obéissance par l'homme. Anton. dressé. À ces légères marques de bienveillance, le taureau indompté, le cheval belliqueux et le chien irascible, se rangèrent sous ses lois (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 133).— P. ext. [En parlant d'un animal domestique] Qui ne se soumet pas facilement. Synon. indocile. Gare aussi aux moutons qui éternuent de gourmandise, aux chèvres, ravageuses indomptées (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 33).B. — [En parlant d'une pers. ou d'une collectivité] Qui ne s'est pas laissé soumettre à une domination quelconque. Le progrès rapide de l'autorité. Un joug bienfaisant en apparence s'appesantit sur des peuples jusque-là indomptés (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 1, 1821-24, p. 77). Le héros indompté, confiant dans sa force et se plaçant au-dessus des règles (SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 359) :• Comment et par quel revirement l'enfant docile et soumis d'hier est-il redevenu subitement l'esprit amer et mâle, le Breton farouche et indompté, l'homme entier et naturel?SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 11, 1868, p. 393.— Emploi subst. Oui, on avait piétiné sous les sabots du cheval de l'empire ces indomptés, ces rebelles [les socialistes] (JAURÈS, Eur. incert., 1914, p. 131).C. — [En parlant d'un inanimé, élément naturel ou inanimé abstr.] Qui n'est pas maîtrisé, contenu. Synon. rebelle. La mère, une femme maigre et haute, à la chevelure rouge indomptée, au teint allumé et parsemé de taches de rousseur (FABRE, Oncle Célestin, 1881, p. 94). Il a toujours cru qu'il devait blâmer ce qu'il sentait en Bernard de neuf, de rude, et d'indompté (GIDE, Faux-monn., 1925, p. 945).Prononc. et Orth. : [
]. FÉR. 1787, NOD. 1844 : [-
-]. Ac. 1694, 1718 et à titre de var., 1798 : -domté, ensuite -dompté. Étymol. et Hist. Début XVIe s. par indomptee contention (FOSSETIER, Cron. Marg., ms. Bruxelles 10510, f° 167 v° ds GDF. Compl.). Dér. de dompté, part. passé de dompter; préf. in-1. Fréq. abs. littér. : 100.
indompté, ée [ɛ̃dɔ̃te] adj.ÉTYM. 1525; de 1. in-, et dompté, p. p. de dompter.❖♦ Vieilli ou littéraire.1 Votre esprit refuse de franchir ce pas, semblable à un cheval indompté; poussez-le avec plus de force; ne lui permettez pas de se relâcher.Bossuet, 1er Sermon dim. Quinquagésime, 1er point.2 (…) du Parthe et du Scythe indompté.Racine, Esther, I, 1.3 (Chateaubriand) Toujours sauvage au fond et indompté jusque dans les coquetteries mondaines (…)Sainte-Beuve, Chateaubriand…, t. II, p. 91.♦ (Abstrait). Qu'on ne peut contenir, réprimer. || Le courage indompté des héros (cit. 12). || Les désirs indomptés de l'homme impatient (cit. 2).4 Ma joie a quelque chose d'indompté, de farouche, en rupture avec toute décence, toute convenance, toute loi.Gide, Journal, 30 nov. 1917.❖CONTR. Dompté, soumis. — Maîtrisé.
Encyclopédie Universelle. 2012.